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Pierre Bravoz's webdiary, v1 ~ up:headache.fr

6 juin 2006

Rêverie

Les premières lueurs du jour caressent délicatement mon visage. Je sors lentement de mes rêves pour m'éveiller au monde; et, dans un élan apathique, les yeux toujours fermés, je me laisse porter par mes sens. Une passion tiède me lie à ce monde, comme si l'espoir continuel d'un lendemain finissait par drainer le peu d'amour qu'il me reste. Il est néanmoins des situations, des lieux, des gens même, qui se saisissent de votre main et vous entrainent dans l'ivresse d'une valse, dans un tourbillon de vie, dans un vertige brûlant, au son des notes effrénées et furieuses des âmes. La vie reprend alors ses droits, et l'on se met à croire; croire à la quiétude, au repos, au bonheur, à l'envie, à l'espoir, à l'insensé, à l'impensable, à l'impossible; à l'amour. Puis, j'ouvre les yeux; une larme s'échappe. Comme une promesse de vie, elle est ce qui me tient au monde; ce souffle qu'elle m'inspire, ces regrets qu'elle câche. Au dehors, le ciel est d'un bleu subtile, austère, immaculé, qui le rend profond et perdu. Je détourne la tête, et à nouveau, je ferme les yeux. Tout ça n'était peut être qu'un rêve. Un beau rêve.

19/03/06, Archives

regard_innocent

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6 novembre 2005

Ecrit sur le tombeau

Vieux lierre, frais gazon, herbe, roseaux, corolles ;
Eglise où l'esprit voit le Dieu qu'il rêve ailleurs ;
Mouches qui murmurez d'ineffables paroles
À l'oreille du pâtre assoupi dans les fleurs ;

Vents, flots, hymne orageux, choeur sans fin, voix sans nombre ;
Bois qui faites songer le passant sérieux ;
Fruits qui tombez de l'arbre impénétrable et sombre,
Etoiles qui tombez du ciel mystérieux ;

Oiseaux aux cris joyeux, vague aux plaintes profondes ;
Froid lézard des vieux murs dans les pierres tapi ;
Plaines qui répandez vos souffles sur les ondes ;
Mer où la perle éclôt, terre où germe l'épi ;

Nature d'où tout sort, nature où tout retombe,
Feuilles, nids, doux rameaux que l'air n'ose effleurer,
Ne faites pas de bruit autour de cette tombe ;
Laissez l'enfant dormir et la mère pleurer.

Hugo, Les rayons et les Ombres

tomb

4 novembre 2005

Accalmie

J'aimerai ce soir poser sur tes lèvres la plus belle des promesses. Sur cette plage, saisir une poignée de sable fin et m'envoler à tes côtés. Je deposerai chaque grain dans un coin du ciel pour me rappeler à toi, ces longs soirs de solitude et d'insomnie. T'abriter de la pluie et faire en sorte de marrier mes larmes à celle du ciel, pour te cacher ma tristesse, et attendre d'une éclaircie qu'elle dessine sur mon visage le plus beau des sourrires. Te regarder le soir venu plonger dans tes rêves, et veiller à ce qu'aucune pensée ne vienne troubler ce visage angelique. Te prendre dans mes bras et caresser l'espoir que le monde ne s'éveille jamais. Croire que ces moments m'ont construit; en esperer d'autres. Croire. Esperer. Croire. Esperer.
Mourir.

sss

31 octobre 2005

Fantasme diurne

Par delà les jours où mon âme rayonne d'un bonheur, certes diffus, qui ne sait sur qui ou quoi se canaliser, mais qui fait cependant naître le sentiment d'un amour fort et inébranlable, et dans le même temps si fragile et éphémère; je trouve la quietude. Ce répis, si cher à mon coeur, si rare et si précieux, m'enveloppe d'une laine chaleureuse et providentielle, qui me garde de mes terribles songes. Ces fantasmes - ou plutôt devrais-je dire ce fantasme - qui m'habite la journée durant, se dissipe dans les ténèbres des nuits qu'il s'est acharné à troubler. Mes espoirs, rendus anémiés par la solitude qui se veut à nouveau le socle de mon quotidien, respirent et trouvent, si ce n'est une assurance nouvelle, un frêle optimisme et un juste repos. Aujourd'hui fait parti de ces jours où le moindre rayon de soleil suffit à illuminer mon coeur et à en déloger les idées obscures qui l'ont jadis corrompues; où le moindre nuage n'est plus que l'élément d'un tableau, dont le ciel se fait le fond, et l'horizon le cadre. C'est un sentiment étrange qui me possède, indifférent à la marche du monde mais sensible à la peine de l'Inconnue. Je souhaiterai... Je ne souhaiterai rien. Je n'aspire pas même à mon propre bonheur, seulement à celui des autres et au sien. Et si ce soir, à l'heure où chacun dort, à l'heure où les souvenirs deviennent des ombres qui se mêlent à la lueur blanchâtre de la lune, je ne trouve pas le sommeil, je regarderai au dehors, et je me demanderai alors si elle aussi voit danser au plus profond de son être cette flamme, et si, comme je le peux pour les siens, elle entend mes murmures. Finalement, je me demanderai si comme moi, elle ferme maintenant les yeux, pour la rejoindre dans un monde fabuleux et illusoire..

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23 juin 2005

amertume

Voilà le printemps..
Le fond de l'air s'adoucit et les brises se font de délicates caresses; les arbres finissent d'ajuster leurs costumes, faits de pétales et d'effluves, que l'hiver, dans son indifférence et sa lassitude, leur refusait. Ils balancent leurs branches, comme pour courtiser les rares nuages qui, dans leur absence, ont manqué de rejoindre des bords plus âpres à leur amertume. Les oiseaux chantent le renouveau alors qu'au loin le jour embrasse l'horizon. La lumière décline, la pénombre s'installe. Tous ici fêtent ces jours d'accalmie et de quiétude; la Nature seule reste paisible et stoïque. Quant à moi, je m'abandonne dans les bras de Morphee qui, ce soir encore, va sécher mes larmes et s'efforcer de dessiner sur mon visage le sourire qui m'a tant fait défaut la journée durant.

le seul billet que j'aurai jamais posté sur mon espace msn!
j'ai décidé d'actualiser plus souvent ce site.. enfin une bonne résolution.

04.01.2005_20_30_18_lovetree_small

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1 mai 2005

MAJ

des mises à jour trop ponctuelles, je préfère attendre d'avoir entièrement bouclé le site pour me remettre à mon journal et surtout le diffuser (il serait temps..)

en attendant, je me tourne vers l'espace mis à dispo par msn, histoire de publier quelques billets de temps en temps

27 février 2005

histoire sans Nom

Une réflexion crayonnée à l'occasion d'un voyage en avion -assez court, comme en témoignent le style et surtout la réflexion en elle même.

J'aime à me souvenir car je me souviens comme j'aime. Cet amoncellement d'images et de sensations, plus vulgairement appelé mémoire, constitue l'essence même de mon être. C'est l'âme qui m'habite et le sang de mes veines, la variable immuable de mon intégrité, comme l'éphémère lien vers un "moi" révolu, qui cependant demeure. Ces brides de phrases, ces mots flous, appartiennent aux pages écrites de ma main dans le grand livre de la vie; pareilles à des témoins, elles évoquent un héritage, celui de l'homme qui n'avait rien, avec la mélancolie du vieillard pour son passé pétri d'aventures et d'amour, et l'émotion de la femme pour qui l'enfant a été retiré. Car c'est bien d'un vol dont il s'agit, celui des instants paisables comme des temps malheureux. Les jours m'échappent, les mois s'enfuient, et sans bien même m'en rendre compte, je grandis et aborde un nouveau chapitre; les années me lèsent au profit de leur course, qui ne connait ni départ ni arrivée. Alors, c'est dans l'obscurité propre à la librairie des âges que je me mets en quête du récit de mes jours. A la lueur d'une chandelle se découvrent des rayons immenses qui ont la prétention de cotoyer le Ciel. Ils portent en leur sein des ouvrages, plus ou moins conséquent selon que l'homme pour qui fut entamé pareille entreprise ait été important ou non. Des lives imposants, aux couvertures surchargées et ronflantes, qui se veulent des chefs d'oeuvre en matière d'existence et d'accomplissement, se mêlent aux écrits de l'enfant et de sa plume naïve qui, selon moi, reflète davantage les valeurs et l'esprit que chacun se doit d'incarner.

6 février 2005

Un jour, un autre

Qu'est ce qu'une journée à l'échelle d'une vie ? Ce n'est pourtant pas en l'espace d'une poignée d'heures que l'enfant marche comme l'homme, que l'homme pense comme le sage et que le sage respire comme ses pères. Tout cela tient en un long processus, qui veut que chacun évolue vers la condition qui lui est prochaine ; mais pas en une journée. L'enfant d'abord apprend, puis se met à comprendre. Il marche sans même savoir où ses jambes le mènent. Il s'interroge maladroitement et suit le chemin qu'il pense être le sien, ou plutôt que la bienveillance de ses pères lui averti. Et le temps où enfin il a de cesse de trébucher, il devient homme. Il en endosse le titre et les apparats avec toute la prestance et la solennité qu'il convient à une telle infortune. Ainsi, comme l'homme, il oublie peu à peu ses semblables et porte le culte de la consommation à son entière personne. La candeur s'efface de ses yeux à mesure qu'il confronte le quotidien. Loin de chez lui, des hommes s'entretuent, d'autres vivent sans le sou et certains même n'en sont plus. Ou alors cela se passe au coin de sa rue, mais qu'est ce cela change ? Ce n'est qu'une fois débarrassé de l'égoïsme animal qui se terre aux côtés de ses plus bas instincts, et qu'il se rappellera des considérations nobles que sont l'empathie et l'altruisme, ce n'est qu'au moment où il comprendra finalement que le travail d'une vie ne vaut l'espoir dans le cœur de l'homme qui n'en a plus, qu'il sera sage. Les enfants deviendront, parce que la société le veut, des adultes. Peu, cependant, seront des sages. Car qui à besoin de philosophes ? "Donnez nous des politiques, des hommes de science et d'église, des commerçants et des animateurs, qu'ils nous épaulent et nous éclairent. Qu'on assure nos lendemains pour aujourd'hui s'enivrer et oublier. Mais qu'on chasse ces prétendus esprits éveillés qui disputent de la couleur du ciel et du chant de l'oiseau, qu'on bannisse ces quidams qui philosophent sur la condition humaine et qui appellent à l'entendement, qu'on renie ces émules de l'humanité qui tempêtent et pestent lorsqu'on cherche à les soumettre. Pourtant, ne prônent ils pas l'égalité ? Et bien nous la leur offrons, et ils s'en indignent. Mais comme leurs semblables, ils seront tôt ou tard muselés. Et enfin nous vivrons ; au jour le jour, dans l'attente de notre mort prochaine."

Une ébauche de début de nouvelle (!) où je fais intervenir à la fois un narrateur et un personnage, mais ca reste confus. J'espère y revenir et la poursuivre, tôt ou tard, mais pas ce soir.

27 janvier 2005

Aujourd'hui, un fou

Je prends ma tête entre mes mains, et je me mets à fredonner cette musique. Peu à peu, l'angoisse, la peine, et même la peur m'envahissent. Cependant je reste là, immobile, prostré. La musique se fait de plus en plus forte, comme pour noyer mes pensées entre deux notes. Mon esprit se brouille, mes idées deviennent obscures et mes yeux se perdent dans le vide. On cherche à m'étouffer, on m'étrangle; je me bats pour survivre et je me laisse mourir. Sur le fond de ma complainte, je sombre dans la folie. Ma tête bientôt me fait mal, j'aggripe mes cheveux et je soulage la douleur par une autre. Puis cette voix, jadis si douce, qui emprunte un ton si menaçant. Son corps tape du poing, me secoue, me harcèle et participe aux tourments de mon âme. Et puis cette musique, si douce, qui s'élève de l'abîme de mon être. Alors je fredonne.

11 janvier 2005

Le singe rit, le vagabond passe

Le rire est le propre de l'homme. Voilà à quoi des milliers d'années d'évolution l'ont conduit: à rire. Il rit en toute circonstance. Mais aussi abouti qu'il soit, il partage avec l'animal le même égoïsme primaire. C'est ainsi qu'il regarde Arthur, le soir, sans qu'il lui vienne à l'esprit qu'en dehors de son univers, des hommes ont régressé au point de ne plus être considérés comme humains. Fatigués par des années passées à attendre un soutien de leurs semblables, ils sont là, avachis sous des ponts, l'oeil morne et l'esprit usé. Faut il qu'ils ne soient plus humain pour être délaissés de la sorte. Faut il qu'ils soient des animaux pour être abandonnés à l'hiver, dans l'indifférence générale. Et c'est ce qu'ils sont; des animaux, pour avoir depuis longtemps oublié comment l'on rie.

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